jeudi 21 octobre 2010

Une passionnée: Léa Nieminen



Désirant en savoir plus sur le métier d’ostéopathe, je décidais d’en rencontrer une : Léa Nieminen qui pratique dans le secteur Hull de Gatineau.

C’est un peu par hasard, mais le hasard fait bien les choses, que Léa a fait sa formation en ostéopathie. Si elle trouve les années d’étude difficiles car le contenu est important, elle les trouvent aussi passionnantes. Elle se souvient entre autres de son premier cours sur le pied où le professeur était allé au fond des choses; et elle avait vraiment réalisé, ce jour là, sa passion pour le corps humain, et surtout pour cette approche qui cherche à mettre tous les éléments en relation pour trouver la raison des déséquilibres.

Ce qu’elle aime de son métier : le challenge que constitue chaque client. « Il y a toujours quelque chose à découvrir, la problématique est toujours différente » me dit-elle avec un éclat dans les yeux qui traduit sa passion. «  Mais j’ai aussi accepté avec le temps le fait que je n’ai pas toujours la solution, et que parfois le problème se situe au-delà de mes mains! »

Elle traite environ 20% de bébés et le reste se répartit également entre hommes et femmes. Les sessions durent une heure. Et elle suit 4 à 7 personnes par jour, la moyenne se situant entre 5 et 6. La première séance donne lieu à un bilan de santé complet, des évaluations et un traitement. Durant les séances suivantes, le traitement est généralement plus long, le bilan n’étant plus à faire.

Le conseil de Léa aux étudiants en ostéopathie d’ÉPOQ - Gatineau: Intégrez la matière au fur et à mesure. Mettez au propre vos notes de cours car vous y reviendrez plusieurs fois pendant les premières années de votre pratique!

Merci Léa pour ce bon conseil!

lundi 18 octobre 2010

Journal Étudiant - La fidélité du globule rouge

Tout le monde sait que les globules rouges (erythrocytes) sont rouges mais peu savent qu’ils sont infidèles …

Il faut savoir que si le globule rouge convole en juste noce avec Aude, la molécule d’oxygène. L’hémoglobine qu’il contient a en fait une attirance secrète et pour tout dire irrésistible pour la molécule de gaz carbonique (Gigi l’italienne) qui possède un avantage énorme sur sa rivale : son atome de carbone. Et les quatre bras que forment les quatre atomes de fer de l’hémoglobine rêvent d’embrasser Gigi la molécule de gaz carbonique.

Aussi, lorsque cette dernière sort du liquide interstitiel et rentre dans les capillaires sanguins, le globule rouge délaisse sa compagne, l’oxygène, pour partir à travers les veines avec Gigi. Chemin faisant à travers les veines, la veine cave, le cœur et le tronc pulmonaire, les voilà rendus dans le poumon. C’est là que la pression sociale se fait très forte et que les innombrables molécules d’oxygène pressent l’hémoglobine de retourner dans le droit chemin, d’abandonner Gigi et de re-convoler en juste noce avec Aude (l’oxygène).  Alors le globule se soumet et repart vers de nouvelles aventures, les idées éclaircies (et sa couleur aussi) par la rencontre avec Aude sa nouvelle compagne. Mais ce n’est que partie remise car une nouvelle rencontre avec la molécule de gaz carbonique au détour d’un organe ou d’un muscle ravivera sa passion pour Gigi et son infidélité pour un nouveau cycle.

Mais la justice veille … et à ce rythme là, quelques 120 jours suffiront pour rendre notre globule rouge si vieux qu’il sera détruit dans la rate. En fait pour empêcher toute récidive l’hémoglobine sera condamnée à être dégradée : le fer sera mis aux fers dans le foie en attendant d’être remis en liberté; et la vraie coupable, Billie, la bilirubine, qui cachait sa véritable couleur jaune sera transformée en bile puis rejetée dans le tube digestif. Dans un dernier sursaut, elle pigmentera nos selles de cette couleur brune si caractéristique et finira au fond des toilettes : ainsi procède la justice de la vie!

Un rapide calcul me donne cependant à penser que, à raison de 70 infidélités à la minute, en 120 jours ce sont près de 12 millions d’infidélités (120 x 60 x 24 x 70) qui ont été pardonnées avant que le décret de dégradation du globule rouge ne tombe! Ça, c’est de la justice …

dimanche 10 octobre 2010

Journal Étudiant - RCP avec ou sans bouche à bouche

Nous sommes en train d’étudier le système cardio vasculaire et, coïncidence étrange, je viens de lire une étude  faite par le Dr Berg Bobrow et ses collègues de l'Université de l'Arizona :
L’étude montre que le taux de survie des personnes victimes d'un arrêt cardiaque en dehors d'une structure médicale était à la sortie de l'hôpital, de :
  • 5,2 % pour ceux n'ayant pas bénéficié d'une RCP;
  • 7,8 % chez ceux ayant eu une RCP traditionnelle;
  • 13,3 % pour ceux à qui on a uniquement prodigué un massage cardiaque externe.
Bien sûr pour expliquer ce résultat, on peut prendre en compte le fait que c’est beaucoup plus long d’expliquer la respiration artificielle complète au téléphone durant l’urgence et que pendant ce temps rien n’est fait au patient. On peut aussi mentionner le fait que les gens ont souvent de la réticence à effectuer une ventilation buccale sur des personnes qu’ils ne connaissent pas et que donc souvent ils ne font rien. D’ailleurs, au Japon, c’est la raison pour laquelle cette méthode n’est pas enseignée.

Mais d’un point de vue plus médicale, l’interruption des compressions thoraciques qui a lieu durant la ventilation buccale entraîne une chute de la vitesse d’écoulement du sang dans les vaisseaux. Le débit sanguin met beaucoup de temps à retrouver son niveau, et le retour veineux au cœur est diminué car la pression intra thoracique reste positive durant l’arrêt des compressions.

En effet, lorsque j’appuie sur le thorax, la pression devient positive mais dès que je relâche, le diaphragme se relâche et provoque l’ouverture de la cage thoracique; ce qui produit une pression négative qui attire le sang des veines caves dans l’oreillette droite du cœur qui se remplit. Lorsqu’elle est pleine, la valve tricuspide s’ouvre et le ventricule droit se remplit à son tour. Lorsque l’on appuie à nouveau sur le cœur le ventricule se contracte et expédie le sang dans les poumons . Bien sûr le sang est aussi expédié en même temps à travers le ventricule gauche dans l’aorte et se rend de là dans tout le cœur mais plus spécialement dans les artères coronaires qui irriguent le cœur et le cerveau.

Et cela m’a amené à me rappeler les cinq facteurs, vus dans mon cours d’anatomie à EPOQ Gatineau, qui aident au retour veineux :
Les valvules (ça c’est la génétique), le travail musculaire (d’où l’importance d’être actif), le couplage artério-veineux (dont l’effet est minime) , le pompage cardiaque et finalement cette fameuse pression négative issue de la respiration et plus exactement de l’inspiration.
D’où l’importance pour les ostéopathes de vérifier le bon fonctionnement du diaphragme.

vendredi 1 octobre 2010

Journal Étudiant - J’ai « foie » au cœur!

Quel rapport y a-t-il entre le foie et le cœur? Aucun me direz-vous et c’est ce que je pensais jusqu’à ce matin où nous avons appris que pour l’ostéopathe il pouvait y en avoir un. Notre cours d’anatomie prenait soudainement un éclairage nouveau.

Pour comprendre le rapport il faut d’abord savoir que tout est relié dans le corps un peu à la manière dont vous avez froid la nuit. Je m’explique : Quand ma conjointe se retourne dans le lit la nuit, elle embarque avec elle une partie de la couverture et celui qui se retrouve à l’air c’est moi! (Bien sûr des fois c’est moi qui embarque la couverte). Dans le corps c’est pareil, si un muscle est trop tendu, il va tirer sur d’autres structures et tout un ensemble d’organe, de fascias, de nerfs ou de muscles vont se retrouver tendus ou avoir au moins quelques difficultés à fonctionner de manière optimale.

Et bien nous avons appris que le cœur repose sur le diaphragme (centre phrénique) et que son enveloppe fibreuse (le péricarde fibreux) le relie même à la fois au diaphragme, au sternum et aux vertèbres dans le dos (par différents ligaments dont je vous passerai les noms). Par ailleurs le foie est lui aussi relié au diaphragme. Et donc lorsqu’il tire sur le diaphragme, c’est le cœur qui se retrouve moins à l’aise pour faire son travail.

Le travail de l’ostéopathe, c’est d’abord de connaître ces relations, ensuite d’identifier les tensions en jouant au détective; puis, une structure après l’autre, de redonner le jeu et la mobilité au corps pour lui permettre un fonctionnement optimal.

J’ai hâte de pouvoir le faire mais commençons par les fondations : la connaissance détaillée de l’anatomie.

NB: Cours donné à EPOQ Gatineau (École Professionnelle des Ostéopathes du Québec)